Les avocats de François Mancabou n’apprécient pas les révélations faites par l’Observatoire national des lieux de privation et de liberté (ONPL) qui affirment avoir visionné des extraits vidéos mises à leur disposition par la Division des investigation criminelles, vendredi, lors de leur visite sr les lieux où la victime a été détenue.
Dans un communiqué et signé Me Patrick Kabou, le pôle d’avocats de Mancabou a d’abord cité mot pour mot, le procureur de la République, Amady Diouf, qui disait jeudi lors de son point de presse “les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure. Je voudrais dire en d’autres termes que tous les incidents qui ont pu déboucher sur cette issue fatale, des vidéos et des images vidéo sont détenus actuellement par les enquêteurs et les images seront versées dans le cadre de l’enquête qui sera conduite. Pour ma part, en tant que procureur de la République, aussitôt informé du décès de François MANCABOU, j’ai donné des instructions à la Division des Investigations criminelles (DIC) d’ouvrir instamment une enquête diligente, exhaustive et rigoureuse sous mon autorité directe afin de déterminer les causes et circonstances exactes du décès”.
Ainsi, selon les avocats du défunt Mancabou, “il convient dès lors de comprendre que toute personne « étrangère » au dossier ne peut y accéder. Logiquement, la Sûreté Urbaine du Commissariat central de Dakar est donc, partie dans ce dossier”.
Ils dénoncent alors une violation flagrante du secret de l’enquête, en se basant sur le communiqué (capture) de l’ONPL. “Nous, avocats de la défense, sommes surpris de voir, à travers ce communiqué de l’ONLPL du 15 juillet 2022, c’est-à-dire un (01) jour après, que des éléments dudit commissariat, non loin de se contenter de remettre la fameuse vidéo aux éléments de la DIC comme préconisé lors de la conférence de presse de Monsieur le Procureur de la République, ont permis « le visionnage d’un extrait des enregistrements des vidéos de surveillance ».”, ont-ils écrit les avocats de Mancabou demandent une vidéo intégrale de toute la garde à vue de leur client
Les avocats de poursuivre: “Nous comprenons, dans la logique de ce communiqué, qu’il s’agirait de la vidéo de 13 mn versée au dossier. Si tel est le cas, sauf si Monsieur le Procureur de la République l’ait autorisé, ce qui serait très grave encore, des éléments dudit Commissariat se sont donnés la liberté de montrer la fameuse vidéo de treize (13) minutes à des personnes étrangères au dossier. Ce qui constitue une violation flagrante du secret de l’enquête par une des parties. À quelle fin !!!!”.
Me Patrick Kabou et ses collègues doutent désormais de la recevabilité de cette vidéo comme preuve à décharge pour la police. Ils réclament également la vidéo intégrale de toute la garde à vue de leur client, qui selon eux, n’a pas passé que 13 minutes dans les locaux de la police.
“Dès lors, il convient de se poser la question de la recevabilité de cette vidéo comme élément de preuve. Cet acte posé par ces éléments dudit commissariat, constitue une atteinte au droit à l’image de Monsieur François MANCABOU, de surcroît, il fragilise tout sérieux que l’on pourrait accorder à cette pièce dans le dossier. D’autant plus que notre client, Monsieur François MANCABOU, n’a pas fait que 13 minutes dans ce Commissariat. Fidèles à la procédure pénale, nous exigerons via une requête, à la place des 13 minutes où d’après l’accusation, on y voit Monsieur François MANCABOU s’adonnant à des pratiques suicidaires, l’intégralité des images afin de pouvoir mettre ces 13 minutes dans leur vrai contexte. En outre, il s’agira donc de fournir l’intégralité des vidéos de Monsieur François MANCABOU, de son arrivée à la Sûreté Urbaine à sa première évacuation à l’hôpital principal, de son retour à la Sûreté Urbaine à sa deuxième évacuation à l’hôpital principal”, ont-ils écrit.