Dans un communiqué parvenu à Seneweb, le collectif qui lutte pour la libération de Dieynaba Ndiaye, une jeune dame arrêtée, il y a quelques semaines pour collecte de données illicites, est revenu à la charge pour demander sa libération. « Nous dénonçons la complaisance de la justice sénégalaise, quand il s’agit de juger les auteurs des violences masculines », déclare le collectif.
Les membres soutiennent que Dieynaba a utilisé ce qu’elle pouvait avoir sous la main pour se défendre contre son ex-conjoint qui la maltraitait. « Il a exercé les pires violences contre sa personne. Il est inacceptable que dans un État de droit, une femme ayant agi pour sauver sa vie soit détenue, alors que l’auteur des actes de violences physiques et psychologiques s’en sort avec une peine de 45 jours de prison », s’offusque le collectif qui considère la détention de Dieynaba comme une anomalie.
« C’est le résultat d’un système qui échoue à protéger les victimes de violence, leur opposant une fin de non-recevoir à leur plainte. Qui plus est, entretient leur victimisation par les punitions qu’il inflige dès que les femmes se défendent », déclare le collectif.
Les souteneurs de Dieynaba Ndiaye demandent le renforcement des mesures de protection pour les survivantes de violences masculines garantissant ainsi leur sécurité et leur droit à la justice. « C’est pourquoi nous exigeons des autorités judiciaires, la libération immédiate de Dieynaba Ndiaye afin de lui permettre de reconstruire sa vie en toute dignité, entourée des personnes qui l’aiment », lit-on sur la note.
Le collectif exige aussi que l’Ordre des médecins du Sénégal se prononce sur ce cas. De plus, il demande la radiation d’Alioune Badara Mbacké. « Pour protéger l’ensemble des populations, il doit être radié de l’ordre et empêché d’approcher des femmes », soutient le collectif.
Il annonce que l’affaire Dieynaba Ndiaye fera l’objet d’une campagne des 16 jours d’activisme. « À l’entame des 16 jours d’activisme, ce lundi 25 novembre, Dieynaba sera le visage de notre campagne d’activisme pour la sécurité de toutes les femmes qui subissent des violences ». Le collectif demande au président de la République de faire des violences faites aux femmes sa priorité.
« Les violences masculines sont un fléau au Sénégal. Elles sont systémiques. C’est un combat qui doit interpeller tout un chacun, en commençant par le président du Conseil supérieur de la magistrature du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Faye. Il doit également être une des priorités de son gouvernement et de la prochaine législature. Pour notre part, nous nous engageons à soutenir Dieynaba et toutes survivantes dans leur quête de justice », conclut le collectif.