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Train Express Régional : Maintenance, ce métier de l’ombre qui tient les rails

Il roule ! Le Train Express Régional réduit les distances. Le TER fait gagner du temps. Les rames déroulent. Et, s’il roule et déroule et satisfait les foules de voyageurs, c’est parce qu’il y a une équipe de l’ombre qui tient les rails. De jour comme de nuit…
Peu après minuit, Mouhamed TALL récupère son plan de tâches dans l’imprimante devant son bureau. Il sera bientôt dans la cabine de la rame 525. Avant d’accéder au toit, il exécutera la « mise à la terre » pour libérer le reste d’électricité engendrée par la caténaire et protéger l’équipe de toute possibilité d’électrocutionM. TALL est dans l’équipe de maintenance de la signalisation du TER. Chez lui et son camarade Seyni NDIAYE, procédures et sécurité sont les maitres-mots. Ainsi en est-il de tous les autres maintenanciers.
A deux heures, trois autres techniciens de maintenances ont à pied d’œuvre à la gare de Dakar. Une anomalie détectée, une intervention à faire. A l’aube, tout devra fonctionner à nouveau. Trois heures du matin, on souffle: le problème est réglé. Maintenant, place aux téléphones : des clichés pour rapport instantané, des coups de fil, des messages. M. FALL, resté à Colobane, quant à lui, écrira les derniers points de son rapport vers 4 heures…
« Toutes les nuits, vous pouvez voir nos agents en train d’opérer un peu partout, de Dakar à Diamniadio. On y est habitué, et c’est devenu notre quotidien ». C’est ainsi que s’était exprimé plus tôt dans la journée Oumar DIALLO, directeur-adjoint de la Direction de Maintenance des Infrastructures, des Systèmes et des Bâtiments. Y est polarisée une quinzaine de métiers, répartis en trois unités de production (l’unité Bâtiments et Systèmes, l’unité Voie caténaire et Abords, l’unité Signalisation Télécoms et Energie). Chaque chef d’unité « dirige plusieurs équipes de maintenance en fonction des spécialités». Monsieur DIALLO, dans sa tenue semblable à celle de Mouhamed TALL, Seyni NDIAYE et tout autre rencontré au sein de la direction, explique que toutes les équipes travaillent en parfaite synergie. Elles sont en liaison permanente avec les régulateurs sous-station (les patrons de l’alimentation électrique pour la caténaire) qui assurent la coordination de la maintenance depuis le centre des opérations ferroviaires (COF). Ceci explique alors les nombreux coups de fils que recevaient ou passaient Messieurs TALL et NDIAYE avant, pendant, et après leur intervention nocturne. 
Programmation, formation continue…
Ainsi, de jour comme de nuit, les équipes s’attèlent à la maintenance de toutes les infrastructures TER. Et ce, non sans programmation. Sur l’ordinateur de Oumar DIALLO, des dates, des diagrammes, des couleurs pour spécifier des tâches. « On fait, renseigne-t-il, une programmation à S+4. Ça veut dire que l’on a un programme glissant de quatre semaines. Et chaque vendredi, le programmeur fait une réunion avec tous les chefs d’équipe pour valider ce programme ». Ce n’est qu’une partie de la programmation car, quotidiennement, «il réajuste et envoie le programme du jour, de la nuit et cetera ».  Mais, Monsieur DIALLO n’a pas mille et une nuits devant lui. Une réunion attend dans la salle d’à côté, la sonnerie de son téléphone interrompt son discours… une autre sollicitation. Il pleut dehors et la coordination des travaux de maintenance ne doit pas s’arrêter (comme le train…). Des équipes quittent la direction pour déployer le dispositif mis en place pour les intempéries, malgré l’averse, tandis que d’autres rentrent du terrain. Roger Gana TINE, chef d’équipe-adjoint, est de ces dernières. Il fait partie de ceux en charge de l’entretien des voies. 
Des attaches de rail à resserrer ou à repositionner au profil du ballast, en passant par les traverses entre autres, toute la voirie est soumise à l’inspection des équipes qui font des tournées périodiques. Voies, signalisations, télécommunications, billettique mais aussi, plomberie, climatisation, menuiserie. L’entretien des bâtiments est ainsi une des prérogatives de la direction nichée au quartier Castors de Rufisque. Sur toute la ligne, de Dakar à Diamniadio, tout est scruté, toute anomalie signalée (par mail, appel téléphonique…) et aussitôt corrigée. 
Et, « tous les travaux de maintenance qui sont faits au niveau du TER, que ça soit les nôtres comme ceux des marchés sont encadrés obligatoirement par nos agents, en termes de sécurité », a précisé Oumar DIALLO. Pour ce, il n’y a visiblement pas à s’inquiéter. Mouhamed TALL, Seyni NDIAYE et Roger Gana TINE (sortant de l’ISEP de Thiès) sont tous revenus sur l’intensité de la formation qu’assure la Direction de Maintenance des Infrastructures, à ses agents. 
Au sein de la Société d’Exploitation du Train Express Régional (SETER), filiale du groupe SNCF, dirigée par M. Patrick TRANZER, on mise sur une formation continue, pour une maintenance continue. Le rythme du TER l’impose : chaque semaine, on peut aller jusqu’à trente chantiers de maintenance exécutés par les hommes et femmes en orange. Sous le soleil et sous les étoiles, sous la pluie et dans le vent, les équipes de maintenance assurent ce que M. DIALLO désigne comme une « prouesse ». Une régularité de 95% pour une première année. Quand même !

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