Thierno Bocoum, ancien député et fondateur du mouvement AGIR, a tenu une conférence de presse cet après-midi pour évaluer les 100 jours de gouvernance de Bassirou Diomaye Faye. Son constat est inquiétant. Il a rappelé qu’à l’arrivée du régime, un accord de 169 milliards de FCFA avait été trouvé, montant qui devrait atteindre 230 milliards en juillet. Le Sénégal prévoit d’éliminer les subventions d’ici 2025, de manière progressive. Bocoum qualifie cette stratégie de machiavélique, car elle commencera par les grandes entreprises, compromettant ainsi leur compétitivité à l’international.
Thierno Bocoum a également abordé la relation entre Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko. Lors d’un entretien avec des journalistes, le président avait mentionné qu’il encourageait son Premier ministre à observer le fauteuil présidentiel sans y aspirer, ce qui a éveillé les soupçons de Bocoum sur l’existence d’un « deal ». Selon lui, « nous sommes face à un président qui ne met pas en avant un projet mais un deal ». Bocoum a souligné que la Constitution est claire : Bassirou Diomaye Faye, en tant que président élu, jouit de la légitimité et de la légalité, avec des prérogatives définies, tout comme celles de son Premier ministre. Il a affirmé qu’il ne devrait pas y avoir de copinage au sommet de l’État.
Le président du mouvement AGIR pense que Bassirou Diomaye Faye semble être sous l’influence de son Premier ministre. Il a persisté à dénoncer ce « deal » entre le Président et son Premier ministre, appelant l’opposition à faire preuve de vigilance accrue.
Le 15 juillet 2024, lors de sa conférence de presse, Thierno Bocoum a aussi sévèrement critiqué le Premier ministre Ousmane Sonko et son gouvernement. Il a dénoncé Sonko pour son manque de respect envers les institutions sénégalaises et ses compétences limitées pour occuper le poste de Premier ministre. Bocoum a reproché à Sonko d’avoir tenté de donner un ultimatum aux députés pour qu’ils mettent à jour le règlement intérieur de l’Assemblée nationale afin qu’il puisse faire sa déclaration de politique générale, qualifiant cela de grave atteinte aux principes démocratiques et d’acte irresponsable de la part de l’exécutif.
Dans une publication alors que nous étions au mois de mai 2024, un mois après la prise de fonction du président Diomaye Faye, Thierno Bocoum avait pointé du doigt les nombreuses promesses non tenues et les délais dépassés par le gouvernement actuel, soulignant une confusion des rôles et un manque d’action concrète pour résoudre les problèmes du pays. Il avait insisté sur le fait que les gouvernants devaient se ressaisir et respecter les engagements pris envers la population.