Le «tanku njekké», comme son nom l’indique, est le gigot que l’on offre à sa belle famille, notamment à sa marraine, durant la fête de Tabaski. Jadis un acte socioculturel pour raffermir, consolider les liens entre la mariée et sa belle famille, cette tradition est dévoyée et sortie de son contexte. Elle est en train de devenir de plus en plus un nouveau fardeau qui fatigue nombre de femmes mariées parce que ne se limitant plus au gigot offert. Comme si cela ne suffisait pas, de nos jours, il faut s’acquitter aussi du «fallaré yaye», qui est le filet et côte filet du mouton destiné à la belle-mère. Si les unes pensent que ne pas sacrifier à cette tradition est source de problème dans leurs foyers, d’autres trouvent que c’est du gaspillage et qu’il faut revoir nos comportements
Une trouvaille ancienne pour raffermir les liens entre les familles des deux mariés, le «tanku njekké», qui est le fait d’offrir un gigot du mouton de Tabaski à sa belle famille durant la fête de Tabaski, est entrain de devenir un vrai calvaire pour des femmes mariées. Au début, les femmes mariées attendaient le soir, le jour de l’Aïd el-Kebir (Aïd al-Adha ou Tabaski), pour amener le «tanku njekké» qui était seulement composé du gigot, chez leur belle famille, s’elles n’habitent pas ensemble. Mais, maintenant, elles y ajoutent des tissus très chers et une somme d’argent très importante pour soi-disant le prix de la couture. Et celles qui ne l’ont pas ou qui se contentent de donner le traditionnel gigot sont méprisées par leur belle famille. Et ce sont surtout les jeunes mariées et leurs proches (mamans et sœurs) qui en font les frais, à travers des piques, dénigrements et autres paroles déplacées venant souvent des sœurs et mêmes mamans des maries. Comme s’il s’agissait d’un droit ou une obligation religieuse ou divine.