La question est revenue hier lors de l’entretien que le chef de l’État, Macky Sall, a accordé à des médias nationaux dont Seneweb. Il n’a « aucune objection » à une éventuelle libération de l’opposant Ousmane Sonko et du candidat désigné par ce dernier, Bassirou Diomaye Faye. Mais, le président sénégalais renvoie toutefois la balle aux avocats des deux leaders pour déclencher la procédure.
Sauf que, souligne L’Observateur du jour, les avocats concernés ne goûtent pas la démarche du chef de l’État accusé de « souffler le chaud et le froid. »
« Le Président doit comprendre comment fonctionne la justice. S’il ne connaît pas le droit, il y a des conseillers pour ça. La liberté provisoire peut être demandée par l’intermédiaire des avocats comme le Procureur, qui a ordonné leur arrestation, peut décider de l’accorder. Le chef de l’État dit qu’il a ordonné à son ministre de la Justice, en concertation avec le Parquet, de faciliter leur libération, qu’il aille jusqu’au bout de sa logique », fustige sous le couvert de l’anonymat un des conseillers du pool d’avocats de Sonko et Diomaye Faye, interrogé par le journal.
Il assène : « Il (Macky Sall) ne peut pas nous renvoyer la balle en demandant aux avocats de déposer une demande de liberté provisoire » alors que « la procédure commence par le Procureur et se termine par le Procureur. Si le Président le souhaite, ils (Sonko et Diomaye) ne passeront pas une nuit de plus en prison. »
En l’état, la robe noire précise qu’elle « n’est pas au courant d’une telle demande pour Sonko et Diomaye ».