Parmi les responsables des «déconvenues» de Benno Bokk Yakaar (BBY) aux législatives d’hier, dimanche, Madiambal Diagne cite le Président Macky Sall lui-même. Dans sa chronique hebdomadaire parue ce lundi dans Le Quotidien, le journaliste estime que le chef de l’Etat est comptable des bons résultats qui s’annoncent en faveur de l’opposition.
«Le Président Macky Sall porte une grande responsable dans ces reculs, pour ne pas dire dans ces nouvelles déconvenues électorales, décrète Madiambal Diagne. En effet, il s’était gardé de tirer les enseignements des élections locales de janvier 2022. Il était attendu un remaniement gouvernemental pour nommer un Premier ministre et impulser dans la foulée une nouvelle dynamique politique. Le chef de l’Etat avait choisi de garder le statu quo, en ignorant le coup de semonce des électeurs. »
Le chroniqueur politique interroge : «Qu’est-ce qui expliquerait que les électeurs changent de perception alors que rien de nouveau ne leur a été proposé ? Les électeurs se sont-ils sentis snobés ? Le Président Sall avait tort de choisir de différer son remaniement, ménageant les carences de ses collaborateurs et fermant les yeux sur des comportements d’arrogance décriés par les populations.»
Mais pour Madiambal Diagne d’autres facteurs expliqueraient les modestes résultats de Benno aux Législatives. Il pointe en plus l’unité de façade des responsables de Benno qui étaient naguère en conflit ouvert. «La mayonnaise de l’élan unitaire au sein de BBY n’a pas pris, regrette l’auteur des ‘Lundi de Madiambal’. Les chiffres indiquent pertinemment que les différentes coteries politiques au sein de BBY, qui s’étaient farouchement combattues lors des élections locales sont restées sur leurs hostilités.»
Il détaille : «C’est le cas notamment à Dakar et à Ziguinchor. Les soutiens des autres responsables de BBY n’ont manifestement pas suffi pour permettre à Victorine Ndeye (par exemple) de gagner- mais elle aura participé à limiter les dégâts.»
Autre loupé du camp présidentiel souligné par Madiambal Diagne : l’enrôlement d’élus de l’opposition. «Les démarchages de responsables de YAW (Yewwi skan Wi) qui ont été débauchés n’ont pas apporté de nouveaux électeurs, fait remarquer le chroniqueur du journal Le Quotidien. Si ces maires et autres leaders ont ‘transhumé’, les masses d’électeurs ont continué à garder leur vote protestataire. On peut même augurer que ce débauchage a été contreproductif et a ainsi davantage pu renforcer un sentiment de révulsion.»