Pour avoir inscrit une femme à deux reprises sur la liste nationale, Yewwi askan wi risque le rejet de sa liste. Une faute d’inattention «terrible et dommage» aux yeux de la tête de liste de cette coalition, Ousmane Sonko.
Marimar, Rosa, Catalina, Tour de Babel ou encore Luz Clarita… A la fin des années 1990-début 2000, les telenovelas sud-américaines diffusées sur la Rts tenaient en haleine le pays, toutes générations confondues, avec leur lot d’intrigues, de passions, de surprises, de retournements de situations… Des années après, les mêmes scénarii reviennent en politique. Car depuis deux semaines, les épisodes les plus ubuesques se suivent depuis la clôture des listes de candidatures pour les Législatives du 31 juillet. En fin de soirée de samedi dernier, l’on a appris que la liste de Yewwi askan wi risquait l’invalidation du fait de l’investiture à 2 reprises sur la liste nationale de la nommée Anta Touré. «Dommage. Une dernière faute d’inattention vient compromettre notre liste nationale, tout le travail abattu par Yewwi, et risque de remettre les compteurs à zéro avec l’autre coalition. Terrible et dommage», a posté Ousmane Sonko, tête de liste nationale de cette coalition de l’opposition sur sa page Facebook.
La nouvelle a provoqué un séisme dans le landerneau politique comme lorsque Déthié Fall a relevé vendredi que Benno bokk yaakaar n’aurait pas respecté la parité et se dirigerait par conséquent vers l’invalidation. Mais qu’est-ce qui a conduit à cette bourde ? Toujours sur Facebook, Bassirou Diomaye Faye est revenu sur les détails du problème. «Dans le cadre de la régularisation des listes qui s’est opérée, hier vendredi 20 mai 2020, Yewwi devait remplacer une titulaire investie par le Pur, mais frappée d’inéligibilité en raison de son âge (moins de 25 ans). Pour la remplacer, on a fait appel à son parti, qui a malencontreusement donné le dossier d’une dame qui était déjà investie suppléante. Notre mandataire a remis le dossier sans vérifier si elle ne figurait pas déjà sur la liste des titulaires, ne s’imaginant certainement pas qu’on puisse lui remettre le dossier d’une personne déjà investie par le même parti. Du coup, cette dernière se retrouve sur les deux listes de la coalition Yewwi askan wi, titulaire et suppléante à la fois», a dit le président du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap), inscrit à la 11ème place sur la liste de Yaw.
Après les 15 listes départementales dont Dakar, qui n’auraient pas respecté le parrainage, selon Bby, Yaw est en eaux troubles. Malgré tout, Bassirou Diomaye Faye appelle à l’application stricte de la loi. «Yewwi et Benno out ? Qu’en dit la loi pour chaque cas ? Les autres listes ont-elles couvert tout le territoire pour «compétir» seules, si le juge considérait que les listes sont invalides ? La loi est dure mais elle doit être appliquée dans toute sa rigueur, à tous, par le juge constitutionnel qui serait inspiré de regarder du côté de la jurisprudence de la Cour suprême !», a conclu le candidat malheureux à la mairie de Ndiaganiao lors des dernières élections locales.
Dans la soirée d’hier, un communiqué de la conférence des Leaders de Yaw prétendait que «sa liste proportionnelle est conforme aux dispositions du Code électoral et sa recevabilité ne souffre d’aucune irrégularité». Cette déclaration prenait le contrepied de celle de Ousmane Sonko qui, la veille, se plaignait sur Facebook de la probable invalidation de la liste dont il était la tête de liste. Tout en exonérant leur liste de toute faute, les leaders de Yewwi attendaient du ministre de l’intérieur, qu’il applique toutes les rigueurs de la loi à celle de leurs adversaires de Benno.