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Budget 2023 : Le lourd fardeau de la dette

Le budget du Sénégal en 2023 connaît un déficit de 1 045 milliards, malgré les premières recettes des hydrocarbures (51 milliards). Cela représente 5,5% du Pib contre 6,2% en 2022. Le gouvernement devra donc se lancer sur le marché pour trouver cette somme importante.
Mais déjà, sur les 6 400 milliards de budget, plus du tiers va à la dette et au déficit. Pour l’année 2023, détaille le projet de budget, les charges de trésorerie « sont évaluées à un montant de 2 345 083 000 000 FCFA et concernent principalement l’amortissement de la dette pour un montant de 1 269 600 000 000 de FCFA et le financement du déficit pour un montant 1 045 483 000 000 de FCFA ».
Avec un tel volume, la dette devient un fardeau difficile à supporter pour le Sénégal. Déjà, les intérêts de la dette qui étaient de 350 milliards FCFA dans la loi de finances rectificative de juin 2022 sont projetés à 424,32 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 74,3 milliards FCFA en valeur absolue et 21,24 % en valeur relative.
Le gouvernement en est conscient et tente de se justifier. « C’est un poste budgétaire important mais c’est aussi l’expression d’un choix de politique économique », indique le Projet de budget.

Et pour mieux faire passer la pilule, Macky Sall et ses hommes se livrent à une comparaison avec Diouf et Wade. « Il faut préciser aussi que notre pays s’endette moins que par le passé et les chiffres le prouvent », dixit le ministère des Finances. D’abord du temps des socialistes : « Fin 1999 : l’encours de la dette s’élevait à 2416,3 milliards de FCFA, équivalant à 76,3% du PIB ».
Ensuite sous le règne des libéraux. Le régime de l’Apr rappelle d’abord qu’il y a eu un allègement et annulation de dettes en 2006 pour un montant total de 1112,8 milliards. Ce qui fait que ‘’l’encours était tombé à 20,4% du PIB’’. La flèche a commencé à monter à nouveau à partir de 2007 pour atteindre 39,9% du PIB en fin 2011.
De quoi permettre à l’actuel régime de tenter de relativiser le niveau d’endettement actuel qui avoisine les 70% du Pib. « La hausse annuelle de l’encours a été de 21,8% en moyenne, durant cette période 2007-2011, alors qu’elle est de 14,1% sur la décennie 2012-2022 ». Autrement, jusqu’ici, Macky n’a pas atteint Wade et Diouf.

Le gouvernement qui revendique une politique d’endettement prudente compte privilégier les emprunts concessionnels. Pour ceux non concessionnels, ils seront utilisés uniquement pour les ‘’investissements à niveau de rendement très élevé’’.
En outre, l’Etat va continuer à serrer la ceinture à travers son fonctionnement. Il mettra également « en œuvre des stratégies de gestion des risques budgétaires, avec des mesures de mitigation adaptées, afin de rendre les finances publiques moins vulnérables aux chocs ». 

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