Ce 21 octobre, une frappe israélienne sur un immeuble de Rafah, au sud de la bande de Gaza, a tué une mère enceinte et ses deux enfants. Les médecins ont pu réaliser une césarienne post-mortem pour sauver le bébé.
« Je m’attendais à ce que ma petite fille soit morte. Mais les médecins ont réussi à l’accoucher post-mortem, par césarienne». Ayman Abou Chamalah, le père de la petite Mecca, est encore sous le choc. Le 21 octobre, il a perdu sa femme et ses deux enfants, âgés de 3 et 9 ans. Tous les trois ont été tués par les bombardements israéliens. « Ma femme étendait le linge sur le balcon quand la frappe a eu lieu, la déflagration l’a projetée depuis le troisième étage chez les voisins en bas. Je m’attendais à ce qu’elle et le bébé dans son ventre soient morts après une telle chute », poursuit le père de famille en deuil. Le dernier souhait de son épouse était de pouvoir sortir le bébé de son ventre, et qu’il survive. Le couple avait déjà choisi un prénom, Mecca.
Le nourrisson est né sous césarienne alors que sa mère venait de décéder. Mecca a ensuite été transportée en urgence vers le service pédiatrique de l’hôpital du Croissant-Rouge émirati à Rafah. « Le bébé était dans un état très grave en arrivant ici et elle a été immédiatement placée sous respiration. Mais le premier diagnostic n’est pas bon car le cerveau a été privé d’oxygène entre le moment de la mort de la mère et la naissance », explique le chef des urgences de l’hôpital, Mohammad Salameh. « Il est très probable qu’elle va souffrir de séquelles permanentes. »
Depuis le début des bombardements israéliens, il y a plus de 2000 enfants parmi les 5 000 personnes tuées dans la bande de Gaza, selon les autorités locales. Depuis plusieurs jours, des médecins alertent sur la situation dans les hôpitaux qui souffrent d’une grave pénurie de médicaments et d’équipements.