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Deuxième facteur de risque de décès : la pollution de l’air, tueur silencieux dans les villes africaines

« La pollution de l’air (dans les villes africaines) est élevée et en augmentation, elle augmente assez rapidement », a déclaré Desmond Appiah, le directeur ghanéen du Clean Air Fund, l’ONG britannique qui a publié l’étude. « C’est un tueur silencieux ».
La pollution urbaine a été largement négligée en Afrique, selon cette étude.

La population africaine est majoritairement rurale et n’a connu que récemment l’exode vers des centres urbains. Or, disent les auteurs, « plus de 65% de la population du continent devrait vivre dans des zones urbaines d’ici 2060. D’ici la fin du siècle, l’Afrique accueillera 5 des 10 plus grandes mégapoles du monde. »
Des recherches antérieures parues dans la revue The Lancet Planetary Health sont arrivées à la conclusion que l’air toxique – en particulier les particules et les gaz industriels et des transports, mais aussi des poêles à bois – a provoqué la mort prématurée d’1,1 million de personnes en 2019. À titre de comparaison, 650.000 personnes ont perdu la vie à cause des maladies liées au VIH-sida dans le monde la même année, selon des chiffres de l’ONU.
L’étude s’est penchée sur la situation dans quatre villes du continent africain qui connaissent une croissance rapide – la capitale du Ghana, Accra, Le Caire, Johannesburg et Lagos – pour évaluer les coûts sanitaires, environnementaux et économiques de la pollution.

Elle compare les résultats entre une trajectoire « business-as-usual » jusqu’en 2040 avec un scénario écologique dans lequel les villes prendraient des mesures pour améliorer la qualité de l’air, comme la modernisation des transports publics et l’introduction de cuisinières plus propres.
Adopter une approche écologique pourrait sauver 125.000 vies et permettrait d’économiser 20 milliards de dollars de coûts et réduire aussi les émissions dans ces villes d’environ 20% d’ici à 2040, d’après cette étude. Si rien ne change, la facture financière va être multipliée par six. « La croissance économique de l’Afrique sera poussée par des villes en expansion rapide », a déclaré Clean Air Fund. 
Par ailleurs, un groupe de recherche ayant son siège à Boston, le Healyh Effects Institute (HEI), a averti ce 27 octobre que le coût humain de la pollution atmosphérique en Afrique figurait parmi les plus élevés de la planète.

En Afrique subsaharienne, le taux de mortalité liée à la pollution de l’air est de 155 décès pour 100.000 personnes, soit près du double de la moyenne mondiale qui est de 85,6 décès pour 100.000 personnes, a expliqué le HEI dans un rapport.
Selon le HEI, la pollution de l’air est le deuxième facteur de risque de décès en Afrique, qui abrite cinq des dix pays les plus pollués au monde en termes de particules fines ambiantes (PM2,5).

En novembre 2022, le monde se réunira pour les négociations climatiques de la COP27 à Charm-el-Cheikh, en Égypte. Le débat se concentrera sur la possibilité d’une transition des combustibles fossiles tout en s’adaptant au changement climatique.

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