Le patron d’Ecotra adresse une lettre au ministre de la Justice. Selon Source A, Abdoulaye Sylla dénonce « un acharnement » dans la foulée de ses convocations liées à des procédures d’enquête en cours. « Tout d’abord, je tiens à porter à votre connaissance que cela fait un quart de siècle qu’en ma qualité de citoyen voire de justiciable, je fais appel ou réponds personnellement ou ès-qualité aux services de la Justice, sans aucune difficulté. Je crois fermement que les lois de la République sont d’application générale et que nul ne devrait y déroger, s’y soustraire ou ne pas en bénéficier. Cependant, par la présente, je me permets de vous écrire afin de porter à votre appréciation une situation grave et particulièrement préoccupante dans laquelle je me trouve impliqué, pour avoir fait l’objet de procédures judiciaires dont les motifs apparaissent manifestement sans fondement sérieux », lâche l’homme d’affaires.
Repris par le journal, il rappelle au Garde des Sceaux les deux plaintes qu’il a déposées auprès du Procureur : « La première, explique le requérant, fait suite à la convocation à la Brigade des affaires générales [BAG] de la Division des investigations criminelles [DIC] , pour être entendu, sur la base de faux documents qu’un examen sommaire aurait pu révéler, et selon lesquels j’aurais transporté illégalement une quantité de 2740 kg d’or à Dubaï avec un jet privé en passant par Orly. » Or, relève-t-il, « comme vous [ministre de la Justice] le savez, personne ne peut transiter à Paris avec 2740 kg d’or sans que la Douane française n’opère une saisie sur le produit en raison de la législation spéciale applicable en la matière. »
Abdoulaye Sylla, revenant par la même occasion sur la seconde affaire dans laquelle il a été auditionné concernant les virements qu’il aurait effectués sur le compte de la SCI Niang qui appartiendrait à l’ex-ministre Mame Mbaye Niang, est catégorique : « Il n’est pas possible non plus pour une personne physique de déposer dans un compte bancaire en France, sans être appréhendé la somme de 2 millions d’euros, soit la contre-valeur de [plus d’un milliard] francs CFA ».
Il martèle : « Même si ce n’est pas mon domaine de compétence, il me semble qu’une vérification minimale et préalable de tous les documents par les enquêteurs, m’aurait épargné ces convocations. […]. S’il ne peut être discuté qu’en tant que citoyen, je me dois de répondre à toute interpellation de la justice, ce à quoi je suis particulièrement disposé, il n’en demeure pas moins qu’au regard d’une certaine récurrence qui commence à être assise, je ne suis pas loin de penser être victime d’un harcèlement voire d’une entreprise de nuisance savamment conçue et mise en oeuvre par des personnes tapies dans l’ombre, à l’origine de la confection de ces faux documents. […]. »
Fort de tous ses constats, l’homme d’affaires « entend résolument [se] battre pour la protection de [ses] droits surtout que [son] image et [son] crédit prennent de sérieuses écorchures du fait de la médiatisation à outrance de ces affaires affectant par voie de conséquence, les relations avec l’ensemble de [ses] partenaires ».
« Pour ces raisons, je m’en ouvre à vous, ministre de la Justice, chef des parquets et garant du bon fonctionnement de la Justice, afin de solliciter votre haute bienveillance pour examiner et, si possible, engager des mesures appropriées pour faire cesser ce trouble manifeste », conclut le patron d’Ecotra.