Pour parler de sexualité avec votre enfant, vous n’avez pas à être un ou une spécialiste. Vous devez toutefois réfléchir à vos valeurs et à ce que vous voulez lui transmettre à propos de l’amour, du rapport à l’autre et de l’intimité. Plus cela sera clair pour vous, mieux vous pourrez répondre à votre enfant et l’aider à réfléchir à ces éléments.
Certaines questions de votre enfant peuvent vous mettre mal à l’aise. Si vous les ignorez, il risque de sentir votre malaise et de chercher ses réponses ailleurs, mais peut-être pas où vous l’auriez souhaité. Il est donc préférable de les aborder avec lui.
Il est important de ne pas aborder uniquement la sexualité. Parlez-lui aussi des relations saines, des sentiments et de l’image corporelle.
Être honnête
Si vous n’avez pas la réponse à une question de votre enfant, vous n’avez pas à lui répondre immédiatement. Soyez honnête et dites-lui que c’est une bonne question, mais que vous avez besoin de temps pour y réfléchir et effectuer quelques recherches.
N’ignorez pas sa question et revenez-lui avec une réponse adéquate. Pour vous aider à répondre à ses questions, les livres pour enfants sur la sexualité sont pratiques et d’excellentes sources d’information.
Soyez aussi honnête si une question de votre enfant vous met mal à l’aise. Par exemple, si votre enfant vous questionne sur votre sexualité avec votre partenaire, dites-lui que vous n’êtes pas à l’aise d’en parler avec lui, car c’est un sujet intime. Demandez-lui toutefois sur quoi il s’interroge afin de lui répondre de manière plus générale, sans faire référence à votre intimité.
Tenir compte de son âge
Si parler de sexualité avec votre enfant n’est pas facile pour vous, faites-vous accompagner par un autre adulte qui est plus à l’aise que vous d’en discuter.
Comme l’apprentissage de votre enfant se fait petit à petit, donnez-lui juste un peu d’information à la fois. Puis, ajoutez peu à peu des détails sur les sujets déjà abordés. Assurez-vous que vos explications sont simples.
Si votre enfant souhaite en savoir plus, il vous posera d’autres questions. Avant de répondre à ses questions, essayez de découvrir ce qu’il sait déjà. Ses réponses vous indiqueront ce qu’il comprend et ce que vous pouvez lui dire. Par exemple, s’il vous questionne sur sa conception et sa naissance, commencez par lui demander ce qu’il sait et comment il imagine les choses.
Donner trop d’information peut rendre votre enfant mal à l’aise. Par exemple, s’il trouve des accessoires érotiques dans votre chambre et qu’il vous demande ce que c’est, vous pouvez lui répondre : « Ce sont des jouets pour adultes que nous pouvons utiliser quand nous avons des moments de couple. » S’il vous questionne davantage, dites-lui que vous pourrez en reparler lorsqu’il sera plus vieux.
Employer les mots justes
Lorsque vous parlez à votre enfant, utilisez les mots exacts pour identifier les parties du corps. Pendant le bain, par exemple, rappelez-lui de bien laver ses bras, ses jambes et sa vulve ou son pénis. Votre enfant apprend ainsi à connaître toutes les parties de son corps, y compris ses organes génitaux, sans qu’il y ait de tabous.
Si vous êtes mal à l’aise d’utiliser les bons mots pour parler de sexualité, votre enfant pourrait le ressentir et croire que la sexualité est un sujet à éviter. Essayez de prendre le temps de réfléchir à ce qui vous met mal à l’aise afin de pouvoir par la suite mieux répondre aux préoccupations de votre enfant.
Même lorsque vous ne vous adressez pas directement à votre enfant, utilisez aussi les mots justes quand vous parlez de sexualité. Votre enfant vous écoute même si vous ne lui parlez pas et qu’il se trouve dans une autre pièce.
Encourager votre enfant à vous parler
Si la relation avec votre enfant est ouverte et positive, votre enfant aura envie de se confier à vous. Votre enfant ne viendra toutefois pas toujours vers vous pour vous poser des questions. Intéressez-vous donc à lui, à son quotidien, à ses activités, à ses amis et aux émissions qu’il regarde. Il aura alors plus tendance à vous parler de choses qui le préoccupent.
Rappelez-lui qu’il peut vous parler en toute confiance s’il voit ou entend quelque chose qui le rend mal à l’aise, que ce soit à la maison, à école ou sur Internet. Autant que possible, prévoyez chaque jour un moment où vous êtes calme et entièrement à l’écoute de ce que votre enfant pourrait avoir à vous dire, peu importe le sujet.
Mettez-vous à sa place et ne le jugez pas. Au besoin, posez-lui des questions lorsque l’occasion se présente pour l’inciter à vous parler : « Comment te sens-tu? », « Qu’en penses-tu? » ou « Que sais-tu sur ce sujet? ». En discutant ainsi avec lui, votre enfant aura le réflexe de se tourner vers vous lorsqu’il aura des questions.
Passer du temps avec votre enfant vous permet aussi d’aborder certains sujets. Par exemple, si vous constatez que les femmes de son dessin animé sont toujours habillées très sexy, vous pouvez lui faire remarquer que toutes les femmes ne s’habillent pas ainsi et que l’important est d’être bien dans son corps et avec son choix de vêtement.
Ne pas toujours attendre les questions
Certains enfants ne posent jamais de questions au sujet de la sexualité. Ils ont toutefois besoin de la même information que les autres.
Profitez des situations de la vie quotidienne pour discuter de sexualité avec votre enfant. Par exemple, aidez-le à se poser des questions lorsque vous lisez une histoire ou regardez un film ensemble. Portez attention à ses réactions. Demandez-lui comment il voit les choses.
Si une scène à la télévision, un événement, une parole ou un geste semble le perturber, parlez-en avec lui. Aidez-le à nommer ce qu’il ressent et à réfléchir aux conséquences que cette situation peut avoir pour lui, les autres, les personnages de l’émission, etc.
Par exemple, si votre enfant voit une publicité qui dénonce la violence conjugale, vous pouvez lui expliquer qu’il est normal dans un couple d’avoir parfois des désaccords, mais que ceux-ci doivent être exprimés avec respect. Précisez-lui que les paroles et les gestes qui peuvent faire mal à l’autre sont inacceptables. Vous pouvez aussi ajouter qu’une personne qui se sent mal dans une relation a le droit de quitter son ou sa partenaire et d’aller chercher de l’aide.